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Semesterferien et coronavirus

Me revoilà ! Cela faisait un bon moment que je n’étais pas revenue donner de mes nouvelles ici, et comme vous pouvez vous en douter, ce n’était par choix mais par contrainte en raison de diverses situations. Je vais donc faire un point tout d’abord sur mes “vacances” d’inter-semestre entre février et avril dans cet article !

Première étape : le retour sur Paris

Je suis retournée à Paris le jeudi 27 février, et, pour tenir mes engagements écolos (et parce que j’en avais le temps), j’ai décidé de faire le trajet par train. Je suis donc partie très tôt le jeudi matin de chez moi, avec ma (très lourde) valise pour prendre un premier train de six heures jusqu’à Aachen (Aix-la-Chapelle). J’ai ensuite attendu trois heures sur place, le temps de faire un tour de la ville, qui était sous la neige ! J’avais heureusement prévu la mauvaise météo et emmené mes Dr. Martens. Puis, j’ai pris un dernier train direct vers Paris et je suis arrivée à 21h à la maison après une très longue journée de voyage. Petite anecdote étonnante sur cette journée : j’étais seule avec une vieille femme dans mon compartiment. Celle-ci s’est confiée à moi (en allemand) sur sa vie en tant que femme, mère, épouse et sœur, me conseillant de ne jamais me marier pour ne pas être déçue et me confiant son état de maladie avancé dont personne dans sa famille n’était au courant. Cette spontanéité dans l’échange et l’intensité de l’émotion m’ont touchée et transportée ; j’ai cru vivre dans un monde parallèle pendant un moment.

Deuxième étape : Londres

A peine arrivée à Paris que je suis déjà repartie. Le lendemain, le vendredi 28 février, me voilà Gare du Nord prête à embarquer dans l’Eurostar pour Londres. J’attendais ce voyage avec impatience, car c’était le premier que je faisais entièrement seule : j’ai logé chez un couple de britanniques, deux hommes très accueillants et bienveillants, dont j’avais trouvé la chambre à louer sur Airbnb. Cela revenait beaucoup moins cher qu’un hôtel et avec plus de confort qu’en auberge de jeunesse. En plus, même si j’étais un peu excentrée, j’étais située dans un très beau quartier : Abbey Road (oui oui, là où les Beatles ont fait leur fameuse photo alignés sur un passage piéton).

J’ai pu visiter beaucoup de grands monuments célèbres : des églises et cathédrales, des ponts, des tours, des bâtiments royaux, etc. En plus d’avoir eu un temps très clément et beaucoup de soleil, j’ai aussi pu aller voir un ballet, Oneguine, au Royal Ballet, et retrouver mon amie sciencepiste Chloé qui faisait son Erasmus à King’s College : nous sommes allées au Tate Museum ensemble, nous avons bu un verre dans un pub à côté de chez elle, et nous sommes allées voir un drag show dans le quartier gay. Petite anecdote amusante: Je me suis fait aussi des amis écureuils dans le Hyde Park : habitués à être nourris par les touristes, ils n’ont absolument pas peur de la présence humaine. Pensant que j’allais leur donner de la nourriture, ils me sont montés dessus alors que j’étais accroupie en train de les photographier. Très étonnant de les voir de si près.

C’était vraiment un voyage très intense et réjouissant, cela me faisait beaucoup de bien de me retrouver dans un nouveau pays avec une architecture et une culture bien différentes de celle de Berlin, même si l’allemand semblait parfois prendre le dessus sur l’anglais lors de mes interactions (allez savoir pourquoi).

A cette époque-là, l’épidémie de Covid19 n’était encore qu’à ses débuts en Europe, avec une propagation progressive en Italie mais encore peu de cas en France et en Angleterre. Néanmoins, on sentait le tension monter peu à peu, notamment lors de mes derniers jours sur place. La veille de mon départ, je suis allée à la House of Parliament avec Chloé et nous avons assisté à des débats dans les deux chambres (celle des Lords, la chambre haute, et celle des Commons, la chambre basse). Dans la Chambre des Communes, le sujet de la maladie de Covid19 semblait déjà brûlant mais peu d’informations sur la dangerosité du virus et sur son infectiosité étaient encore disponibles. Le matin de mon départ, j’ai regardé les informations avec mes hôtes et j’ai senti que la panique commençait à monter.

Retour à Paris l’espace d’une semaine

Je suis retournée à Paris le 3 mars, après cinq jours à Londres. J’en ai donc profité pour revoir mes amis que je n’avais pas vus depuis au moins deux mois, si ce n’est plus, et nous prévoyions des soirées pour les semaines à venir en mars. J’ai aussi pu participer pour la première fois à la marche pour la Journée des droits de la Femme à Paris et j’ai pu y faire plusieurs clichés dans le style photojournalistique.

Troisième étape : Montréal

Ce voyage était prévu depuis novembre dernier, et il devait nous permettre, à Itagiba et moi, de fêter nos trois ans de couple. Nous avions pris les billets avec tellement d’avance qu’ils étaient presque deux fois moins cher qu’à la normale. Les jours précédant le départ, nous commencions à être anxieux à l’idée de partir car la propagation de l’épidémie était de plus en plus rapide et globale. Néanmoins, aucune instruction contraire à notre déplacement au Canada nous a été adressée et nous nous sommes donc envolés le 11 mars pour Montréal. Après neuf heures assis dans un avion, nous avons enfin foulé le sol canadien. Nous sommes très vite allés nous réchauffer dans notre petit loft Airbnb tout en observant la neige qui commençait à fondre.

Nous avons eu le temps de visiter les beaux quartiers dynamiques de Montréal comme le Village, le Vieux-Port, McGill, le Mont Royal, etc. avant que tous les commerces ne ferment. Nous avons donc eu le temps d’en profiter pendant la première partie du voyage. Aussi, nous avons pu revoir Capucine, notre meilleure amie, deuxième raison de notre voyage sur place. Nous avons même pu passer une soirée avec d’autres amis de Sciences Po qui passaient également leur 3A là-bas.

Si l’on met de côté le contexte dans lequel nous avons passé notre voyage, j’ai été ravie de découvrir cette ville et ses habitants : les québécois sont d’un naturel très sympathique, sociable et avenant, que j’apprécie beaucoup.

Malheureusement, le contexte de la désormais pandémie a quelque peu entravé nos projets. Nous étions dans les derniers jours dans un état d’angoisse constante car nous voyions les décisions des différents gouvernements tomber une à une, les frontières se fermant au fur et à mesure, et nos proches s’inquiétant sur notre possibilité de retour sans encombre. En outre, je savais déjà que je ne voulais pas passer de quarantaine à Paris et retourner à Berlin mais la fermeture des frontières semblait m’en empêcher. Nous n’avons pas avancé notre date de retour car cela serait revenu très cher, et nous sommes donc rentrés à Paris le 19 mars. Il était temps car nous ne pouvions de toute manière plus rien faire dans Montréal étant donné que tout était fermé.

Quatrième étape : le retour à Berlin

Avec la fermeture des frontières entre le France et l’Allemagne annoncée le 15 mars, je pensais n’avoir d’autres choix que de rester à Paris pendant le confinement. Heureusement, mes parents m’ont accompagnée dans mes démarches pour rejoindre Berlin et ont su me trouver un vol Easyjet direct pour Berlin le lendemain matin, le vendredi 20 mars. Je me suis donc retrouvée à défaire mes valises et les refaire dans la même journée, à devoir penser et prévoir tout ce dont j’aurais besoin pour les prochains mois à Berlin puisqu’un retour avant l’été semblait très incertain. Je suis donc finalement passée en coup de vent à Paris, ayant à peine le temps de revoir ma famille (nous avons tout même eu le temps de faire une partie de Scrabble !) et n’ayant même pas eu l’occasion de dire au revoir à Itagiba avant de partir… Cela a été une sensation assez désagréable et pesante pendant la première semaine de mon retour, mais j’étais incroyablement soulagée et heureuse d’être parvenue à retourner à Berlin.

Dans l’avion, nous n’étions qu’une dizaine de personnes pour une capacité d’au moins 150 passagers. C’était très étrange, et l’atmosphère était tendue. J’ai dormi tout le long du vol car le jetlag faisait encore son effet. Arrivée au contrôle de police aux frontières, j’ai dû présenter des papiers attestant que je suis résidente à Berlin et que j’y étudie, et cela s’est fait sans trop de difficultés. Une fois chez moi, j’avais vraiment du mal à y croire : en l’espace de 48h j’avais été dans trois pays différents, j’étais totalement désorientée. Heureusement, ma colocataire française Gabrielle était restée à Berlin, je n’étais donc pas toute seule.

J’ai donc passé des vacances particulièrement… hors normes. Disons que je m’en souviendrais toute ma vie et que cette année d’échange aura été marquée par beaucoup d’incertitude et d’aventures.


Je n’oublie pas mon engagement de faire découvrir des musiques allemandes à chaque fin de mes articles. Je vous laisse ici avec un titre qui correspond bien au contexte, Isolation Berlin du groupe de rock éponyme : https://www.youtube.com/watch?v=JWyVT5DkBng

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