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Le confinement et semestre d’été à Berlin

J’ai donc passé le confinement à Berlin durant le mois de mars et d’avril. Il était pour moi hors de question de rester enfermée dans l’appartement parisien de mes parents, sans pouvoir sortir librement dans la journée à plus d’1km de la maison.

Un confinement riche en activités

Je n’ai pas du tout regretté ce choix, bien que le départ fut très rapide et que ma famille me manquait particulièrement en ces temps difficiles. A Berlin, je n’étais cependant pas toute seule : Gabrielle, une de mes colocs françaises, est également restée à Berlin et nous avons donc passé deux mois seules toutes les deux dans notre appartement. Cela nous a évidemment beaucoup rapprochées et nous avons trouvé une quantité impressionnante d’activités à faire pour nous occuper : soirées Blind Test ou jeux de carte, après-midis passés à bronzer sur la terrasse (il faisait très beau et chaud déjà à cette période), cuisiner ensemble (tarte aux fraises sans gluten et fondue au chocolat), aménager un petit potager sur notre balcon, ou encore réaliser des portraits. J’ai également passé beaucoup de temps avec mon amie Sophie, britannique, avec qui j’ai fait de nombreuses balades à vélo dans les alentours. Et puis, sans Gabrielle, ce confinement aurait été bien plus triste, car elle a toujours les mots et les expressions pour me faire rire (que ce soit volontaire ou non) !

Un confinement studieux

Néanmoins, le confinement est également passé assez vite car j’avais en outre beaucoup de choses à faire : rédiger trois Hausarbeiten (essais) et mon Grand Écrit du Parcours Civique, une sorte de mini-mémoire orientée vers la note d’action publique pour valider la fin de ma licence à Sciences Po. Il faut en outre savoir que j’ai décidé de traiter de sujets très complexes non abordés en cours pour deux de mes Hausarbeiten, rendant le travail de recherche d’autant plus long et fastidieux. Si cela vous intéresse, voici les thématiques abordées:

  • Le populisme de gauche est-il compatible avec la démocratie ? (Un essai qui était basé sur la lecture de Chantal Mouffe, Pour un populisme de gauche, 2018)
  • Perception et légitimation des agences de renseignements dans la démocratie française
  • Genre et populisme de droite radicale en France (En gros j’y parle d’extrême-droite et de la figure de Marine Le Pen)
  • Grand Écrit : L’action publique en matière de consommation durable

J’avais donc beaucoup à faire pendant cette période, et je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer, d’autant plus que le confinement n’était pas aussi stricte qu’en France.

Semestre d’été,”semestre créatif”

Les cours du deuxième semestre ont commencé le 20 avril, et en ligne bien évidemment. Pour cette raison, l’administration de la Freie Universität a appelé les professeurs à être bienveillants et les élèves à faire preuve de créativité, tant dans les leçons quand dans les devoirs à rendre.

Étant donné que j’avais beaucoup de cours au premier semestre, j’en ai choisi moins pour le semestre d’été et je n’ai pris que des cours sans partiel ni rendu écrit (de type Hausarbeit) à la fin du semestre : il s’agit donc de cours avec une évaluation fondée sur le principe de validé/non validé. Voici la thématique de mes cours (tous très intéressants) :

  • Séminaire sur le Covid19 (Pr. Dr. Martin Voss) : comme une sorte de think tank, nous analysons les conséquences du Covid19 sur la vie quotidienne, le discours porté sur la maladie dans les médias, comment cet événement peut être rapporté aux études de catastrophe, etc. Dans le cadre de ce cours, j’ai conduit une enquête quantitative sur l’expérience des étudiants de Sciences Po en 3A (comme moi) et l’accès aux cours en ligne. J’ai également mené des entretiens qualitatifs avec trois français sur leur expérience du confinement.
  • Identity politics in times of post-truth (Danniel Gobbi Fraga da Silva) : j’avais déjà suivi un cours sur le populisme avec ce professeur au semestre d’hiver et je l’avais beaucoup apprécié. Ici, on étudie la formation des identités dans les mouvements et partis politiques. Nous avons lu beaucoup de textes de psychanalyse qui étaient très complexes puis nous avons ensuite appliqué les concepts en écoutant et visionnant des vidéos et podcasts d’influenceurs politiques sur YouTube, que ce soit de l’extrême-gauche ou de l’alt-right.
  • Women in African Colonial Histories (Sara Mohammadpur-Dehkordi) : c’est un cours qui relève des études de genre et des études postcoloniales qui est très intéressants car c’est bien la première fois que j’entends parler du rôle des femmes dans les révoltes, mouvements et guerres d’indépendance en Afrique sub-saharienne.

J’ai également continué les cours de portugais et d’allemand (qu’il était hors de question d’abandonner).

Entre-temps, il y a bien sûr le déconfinement grâce auquel j’ai ainsi pu ainsi retrouver mes amis dans un parc sans difficulté, prendre un verre en terrasse, bref retrouver une vie sociale quoi !


Pour la musique, cette fois-ci, je vous partage un peu de techno berlinoise (promis c’est abordable), Cloud Rider de Paul Kalkbrenner : https://www.youtube.com/watch?v=6j5t6WjtSfk

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