Freie Universität

C’est la rentrée !

J’ai (enfin) eu mes premiers cours la semaine du 14 octobre 2019. J’ai pu découvrir toutes mes nouvelles matières, mes nouveaux professeurs, mes camarades et, plus globalement, le système universitaire allemand. Récit de ces trois premières semaines à la Freie Universität.

Mes choix de cours

Le système universitaire allemand est, selon moi, bien mieux pensé que le système français (du moins, par rapport à celui de Sciences Po). L’inscription aux cours se fait sur un mois, du 1er au 31 octobre, excepté pour les cours sélectifs, dont l’inscription est limitée à deux semaines. Quoiqu’il en soit, nous avons le temps de tester les cours pendant au moins deux semaines avant de faire un choix définitif alors qu’à Sciences Po, il faut choisir ses cours trois mois à l’avance sans en connaître réellement le contenu (on peut essayer de changer au bout d’une semaine mais cela reste beaucoup plus compliqué qu’ici).

J’ai donc choisi des cours qui correspondent à mes centres d’intérêt actuels : le populisme et la sécurité internationale. L’un de mes cours est sur les agences de renseignement dans les relations internationales (cours en anglais), et je suis aux anges : ce cours me correspond tout à fait et me confirme que ma voie est dans ce domaine. J’ai ensuite deux cours sur le populisme : l’un est en allemand, avec une vision plutôt large du populisme, l’autre est en anglais et est centré sur la différence entre les populismes du Nord et du Sud (Est-ce qu’on peut considérer que Bolsonairo est populiste ? Est-ce que le populisme du Sud est le même que celui du Nord ? Peut-on même parler de populisme dans les régimes africains ?). Ce deuxième cours me permet d’avoir une vision plus internationale du populisme, en lisant notamment des auteurs qui viennent de pays du Sud, afin d’éviter d’avoir une vision trop ethnocentrée.

J’ai également pris un cours “Erasmus”, c’est-à-dire un cours réservé aux étudiants en échange. Ce sont majoritairement des cours culturels sur l’Allemagne et/ou sur Berlin qui sont proposés. J’ai choisi celui sur les films à Berlin afin d’élargir un peu mes connaissances cinématographiques allemandes. Chaque semaine, nous devons regarder et analyser un film chez nous, puis en discuter tous ensembles en cours.

Enfin, j’ai également pris des cours de langues : allemand, évidemment, et portugais, langue que j’avais l’intention de commencer depuis un petit moment. J’ai donc 6h de portugais (oui, c’est très intensif) et 4h d’allemand par semaine. Mon cours d’allemand est porté sur une thématique spécifique : les différents visages de Berlin. Par conséquent, nos devoirs peuvent aller d’une simple fiche de grammaire à une excursion en petits groupes dans certains endroits de Berlin pour nous faire découvrir la ville et interviewer des personnes sur place. Avec mon groupe, nous sommes allés à Holzmarkt, un “village” alternatif au cœur de Berlin. Je vous en ferai part dans un prochain article.

Mais le système allemand, ça marche comment ?

Le déroulement des cours, quels qu’ils soient, est relativement différent de notre système français. Durant les cours de TD, le professeur lance quelques questions, anime le débat et apporte parfois quelques connaissances techniques nécessaires à la compréhension du texte ou des notions abordées en cours. Mais son rôle s’arrête ici, c’est majoritairement l’élève qui doit s’exprimer en cours. Par exemple, dans mon cours sur les agences de renseignement, nous avons toujours environ un heure d’exercices où les élèves se rassemblent en petits groupes et discutent du texte à travers un angle demandé par la professeure, puis ils font un récapitulatif de leurs idées devant le reste de la classe. Dans mes cours sur le populisme, les professeurs interviennent rarement et il s’agit majoritairement d’une discussion autour du texte pendant une heure et demie.

De même, les cours de langue sont aussi radicalement différents (peut-être un peu moins différents de ceux de Sciences Po) : l’expression orale est au cœur du cours, car l’objectif est de s’exprimer le plus possible. J’ai été impressionnée de voir les progrès que je fais en portugais grâce à cette pédagogie.

Enfin, le système des crédits ECTS allemand est assez unique en son genre. On peut choisir d’obtenir 3 ou 7 crédits, selon la dose de travail que l’on est prêt à supporter pour chaque cours. Ainsi, si je souhaite avoir uniquement 3 crédits (Teilnahmeschein), je dois être présente aux cours, participer, et faire un exposé ou rendre des petits devoirs écrits plusieurs fois dans le semestre. Pour avoir 7 crédits (Leistungsschein), je dois réaliser les prérequis du Teilnahmeschein et faire un essai de 4000 à 4500 mots pour la fin du semestre. Pour tous mes cours de science politique, j’ai choisi le Leistungsschein. Mes autres cours étant différents (cours Erasmus ou cours de langue), ils se terminent par un Klausur, c’est-à-dire un partiel.

Et le sport alors ?

Je n’ai bien sûr pas oublié le sport, qui, comme la plupart d’entre vous le savez déjà, est un peu essentiel dans ma vie (“Camille ne s’arrête jamais”). J’ai donc pris deux cours de sport à la FU, un de yoga et un de danse classique. Les deux durent 1h30 et ont le lieu le mercredi (autant vous dire que je ressemble à un zombie en rentrant chez moi le mercredi soir). Je recherche encore une école de danse pour pouvoir davantage pratiquer : il en existe beaucoup à Berlin mais elles sont loin ou les horaires ne correspondent pas… Sinon, je compte continuer l’escalade en blocs car il y a plusieurs salles proches de chez moi. Et puis, avec les 15 min de vélo matin et soir pour aller et revenir de l’université, je reste en bonne santé !


Voilà voilà, vous connaissez tout de ma vie étudiante maintenant. Sachez que cette semaine (4 au 10 novembre) est très importante à Berlin car nous célébrons les 30 ans de la chute du mur (Mauerfall) ! Plein d’expositions, d’événements culturels et festifs sont organisés cette semaine et pendant le reste du mois de novembre. Je vous ferai un petit debrief quand j’en aurais le temps !

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